autant en emporte le vent streaming français
Lefilm « Autant en emporte le vent » est au cœur d'une polémique après qu'une plateforme américaine l'a retiré momentanément de son catalogue. Derrière les faits, plus complexes que ça
Ilsouffle un «Autant en emporte le vent» mauvais Temps de lecture : 8 min. Jean-Marc Proust — 11 juin 2020 à 7h20. HBO a enlevé le film de Victor Fleming de sa plateforme au motif qu'il
Autanten Emporte le Vent Film complet en Vf, Streaming en Francais, voir Autant en Emporte le Vent film complet streaming 1939 En Géorgie, en 1861, Scarlett O. Skip to content. Jouer
Cest par un tweet posté ce vendredi que Le Grand Rex a annoncé la déprogrammation du film "Autant en emporte le vent", dont la diffusion était prévue le 23 juin prochain. La Warner Bros nous
Cest, pourtant, contre le racisme que Gilles Verdez veut agir. La veille de son message sur Autant en emporte le vent, le journaliste avait applaudi sur Twitter ses « chers amis belges », qui
Top 10 Des Meilleur Site De Rencontre Gratuit. Autant en emporte le vent 2003 - Ketty, la descendante de Scarlett O'Hara se souvient de la terre de ses ancêtres. Elle en raconte l'histoire Les premiers cris de révolte grondent, le Nord et le Sud s’opposent sur la question de l'esclavage et de l'exploitation de l'homme noir. La guerre de Sécession est déclarée. Cependant, au milieu de l’incendie qui ravage une nation, l'amour brûle lui aussi les cœurs tendres, tandis que les esclaves prient dans l'espoir d'être libérés de leurs fardeaux, de leurs chaînes.🎬 Regarde Maintenant 📥 TéléchargerAutant en emporte le vent 2003 film complet streaming vf entier français, stream hd regarder Autant en emporte le vent voir film complet 2003, Autant en emporte le vent 2003 film streaming complet vf complet en francais stream vfTitre original Autant en emporte le ventSortie 2003-09-01Durée * minutesScore de 8 utilisateursGenre Western, WarEtoiles Vincent NicloLangue originale FrenchMots-clés musical comedy[HD-1080p] Autant en emporte le vent téléchargement complet film gratuit streaming en ligne HD🎬 Regarde MaintenantFilm_Autant En Emporte Le Vent 2003 Streaming Vf Complet ~ Autant en emporte le vent en streaming complet Autant en emporte le vent voir film streaming Autant en emporte le vent streaming en complet Regardez un film en ligne Autant En Emporte Le Vent Streaming Complet Film VF En ~ Autant en emporte le vent Film complet streaming VF, Autant en emporte le vent streaming et complet en francais2003 Ketty, la descendante de Scarlett OHara se souvient de la terre de ses ancêtres Elle en raconte lhistoire Les premiers cris de révolte grondent, le Nord et le Sud sopposent sur la question de lesclavage et de lexploitation de lhomme noirAutant En Emporte Le Vent Film En Français, Streaming ~ Autant en emporte le vent Film en français, streaming complet et gratuit, Autant en emporte le vent Streaming VF Film En Entier Gratuit 2003 Ketty, la descendante de Scarlett OHara se souvient de la terre de ses ancêtres Elle en raconte lhistoire Les premiers cris de révolte grondent, le Nord et le Sud sopposent sur la question de lesclavage et de lexploitation de lhomme noirVF VoirFilm Autant En Emporte Le Vent Streaming ~ Autant en emporte le vent streaming complet vf, Autant en emporte le vent film complet en francais 2003 Ketty, la descendante de Scarlett OHara se souvient de la terre de ses ancêtres Elle en raconte lhistoire Les premiers cris de révolte grondent, le Nord et le Sud sopposent sur la question de lesclavage et de lexploitation de lhomme noirVF Autant En Emporte Le Vent Streaming Francais ~ Regarder en HD Katherine, qui vit seule à New York avec son fils Zack, vient passer Noël chez sa mère en Louisiane où elle a grandi Elle y retrouve un ami denfance, Caleb, tandis que son fils fait la connaissance dun vieil homme, qui prétend être le Père NoëlAutant En Emporte Le Vent Streaming Vf Film Complet_2003 ~ Autant en emporte le vent en streaming complet Autant en emporte le vent voir film streaming Autant en emporte le vent streaming en complet Regardez un film en ligne Autant En Emporte Le Vent Streaming Gratuit StreamGratuit ~ Autant En Emporte Le Vent Streaming Gratuit, regarder Autant En Emporte Le Vent Streaming Gratuit, Autant En Emporte Le Vent Streaming Gratuit streaming vf gratuit, Autant En Emporte Le Vent Streaming Gratuit film completAutant En Emporte Le Vent Streaming Hd GRATUIT ~ Autant En Emporte Le Vent Streaming Hd GRATUIT Film complet streaming VF, Autant En Emporte Le Vent Streaming Hd GRATUIT , Sur Film Streaming VFHD vous trouverez les meilleurs nouveaux films en streaming, Regarder le film complet au meilleur format vidéo depuis nimporte quel appareilFilm Autant En Emporte Le Vent Film Entier ~Film ~ Autant En Emporte Le Vent Film Entier Autant En Emporte Le Vent Film Entier autant emporte film complet, autant emporte film streaming complet vf, autant emporte streaming film complet vf, regarder autant emporte film complet, autant emporte Stream Vf, autant emporte Regarder le film complet au meilleur format vidéo depuis nimporte quel appareilVoirfilm Autant En Emporte Le Vent Streaming Complet Vf ~ Autant en emporte le vent en streaming complet Autant en emporte le vent voir film streaming Autant en emporte le vent streaming en complet Regardez un film en ligne Autant En Emporte Le Vent Streaming Complet En Vf 2003 ~ Autant en emporte le vent regarder des films avec soustitres français gratuitement Regardez un film en ligne ou regardez les meilleures vidéos HD 1080p gratuites sur votre ordinateur de bureau, ordinateur portable, ordinateur portable, tablette, iPhone, iPad, Mac Pro et plus encoreFR Autant En Emporte Le Vent Streaming Vf Streaming ~ Autant En Emporte Le Vent Streaming Vf Streaming Complet Streaming Complet Vf, Autant En Emporte Le Vent Streaming Vf Streaming Complet film complet streaming, Autant VF Autant En Emporte Le Vent En Francais Complet ~ Autant En Emporte Le Vent En Francais Autant En Emporte Le Vent En Francais, Streaming en complet Film Vf HD 1080p en Francais, autant emporte Regardez tout le film sans Film Autant En Emporte Le Vent Streaming Streaming Vf ~ Film Autant En Emporte Le Vent Streaming Film Autant En Emporte Le Vent Streaming autant film complet, autant film streaming complet vf, autant streaming film complet vf, regarder autant film complet, autant Streaming Film Complet VF en Français, autant Regarder le film complet au meilleur format vidéo depuis nimporte quel appareil VF Autant En Emporte Le Vent Streaming Vf Complet ~ VF Autant En Emporte Le Vent Streaming Vf Streaming en complet Film Vf HD 1080p en Francais, VF Autant En Emporte Le Vent Streaming Vf Regarder Film Complet Streaming VF
ALE+ALE Séries d'été Le plagiat, une impunité française Publié le 28 juillet 2021 à 18h00 - Mis à jour le 29 juillet 2021 à 15h23 Réservé à nos abonnés Récit Le plagiat, une impunité française » 3/6. En 1993, contre toute attente, Régine Deforges n’est pas déclarée coupable de contrefaçon d’ Autant en emporte le vent », de Margaret Mitchell, à laquelle elle a pourtant emprunté » une grande part de son intrigue. A l’issue d’un procès marathon entre les ayants droit de Margaret Mitchell, autrice, en 1936, du mythique Autant en emporte le vent, et Régine Deforges, assignée pour contrefaçon pour La Bicyclette bleue, parue en 1981 aux Editions Ramsay, la cour d’appel de Versailles 1993 rejette l’accusation de plagiat au bénéfice de l’œuvre française. Quelles circonstances ont-elles permis d’aboutir à un tel verdict, alors que le jugement du tribunal de grande instance de Paris du 6 décembre 1989 fondait sa condamnation pour contrefaçon littéraire sur une analyse comparative d’une centaine de pages de similitudes entre les deux œuvres ? Qui plus est, la Cour de cassation 1992 n’avait-elle pas cassé l’arrêt de la cour d’appel de Paris 1990, qui avait donné raison à l’autrice française et à son éditeur ? Comment ces retours de balancier contradictoires ont-ils pu, en dernier ressort, remettre en cause un plagiat sur lequel la doctrine semblait s’accorder ? Une jurisprudence fluctuante Le terme de plagiat n’appartient pas au vocabulaire juridique le code de la propriété intellectuelle reconnaît uniquement le délit de contrefaçon, à savoir toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ». La frontière entre les deux est mouvante et soumise, en cas de contentieux, à l’appréciation du juge. Or, la jurisprudence est plutôt fluctuante en matière de contrefaçon littéraire. Le plagiat, tout répréhensible qu’il puisse paraître d’un point de vue déontologique, ne tombe pas sous le coup de la loi s’il ne comporte pas un caractère de gravité suffisant. Gardons bien à l’esprit que la gravité de la faute, s’il en est, ne peut porter que sur l’expression – la forme – et la composition de l’œuvre, à savoir l’enchaînement des idées. Les idées elles-mêmes, aussi géniales soient-elles, sont de libre parcours. La législation, en effet, vise un équilibre subtil entre, d’une part, la protection du travail des auteurs et, d’autre part, la liberté, pour la société civile, de l’utiliser, dans un but de partage des connaissances et d’enrichissement du patrimoine intellectuel. La jurisprudence a permis de préciser, au fil des affaires jugées, la nature d’un emprunt et son caractère éventuellement délictuel. Est contrefaçon un emprunt qui porte sur un élément original de l’œuvre copiée. Est original ce qui porte l’empreinte de la personnalité d’un auteur. Or, contre toute attente, l’arrêt de la cour d’appel de Paris du 21 novembre 1990 sauva La Bicyclette bleue, considérant que son modèle américain était composé de situations banales non susceptibles d’appropriation ». Dépourvu d’originalité, le texte de Margaret Mitchell pouvait donc être recopié impunément. Autre argument déconcertant dans ce même arrêt les ressemblances ne portaient, selon lui, que sur le début des deux romans. Les résumés respectifs présentés par le jugement du TGI de Paris mettaient pourtant en regard une intrigue commune pendant les deux premiers tiers de l’œuvre. Il vous reste de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Le tournage du film controversé Autant en emporte le vent a été compliqué pour Vivien Leigh, pour plusieurs raisons. Découvrez couperet est tombé pour Autant en emporte le vent. Le film sorti en 1939 a été retiré du catalogue HBO Max. La raison cette oeuvre "est le produit de son époque et dépeint des préjugés racistes qui étaient communs dans la société américaine", a explique un porte-parole de la plate-forme. Ce qui est reproché au film sa vision "édulcorée" et "romantique" de l'esclavage et des anciens Etats confédérés, dans le sud des Etats-Unis, comme l'explique l'AFP, "avec notamment du personnel de maison dépeint comme satisfait de son sort et traité comme des employés ordinaires".Un retrait qui arrive alors que des mouvements contre le racisme et les violences policières secouent les Etats-Unis et différents pays du monde, dont la France. Le film aux dix Oscars est "considéré par de nombreux universitaires comme l'instrument le plus ambitieux et efficace du révisionnisme sudiste", ajoute l'AFP. HBO Max prévoit bien de remettre en ligne Autant en emporte le vent, étoffé d'une "contextualisation pour resituer l'œuvre dans son époque".Un tournage très compliqué pour la starLe tournage du film n'avait pas été une mince affaire pour Vivien Leigh, l'actrice oscarisée qui interprète le rôle de Scarlett O'Hara. D'une part parce qu'elle était séparée de son mari, Larry Olivier, qui était alors à New York. Ensuite, car elle ne s'est pas entendu avec le réalisateur, Victor Fleming, ni Leslie Howard, qui joue Ashley Wilkes, dont son personnage est amoureux dans le film. Deux protagonistes à qui elle doit donc pourtant échanger régulièrement... La charge de travail a également été une difficulté supplémentaire pour l'actrice sept jours sur sept, parfois jusqu'à très tard dans la 2006, Olivia de Havilland, qui interprète Melanie Hamilton, a rendu hommage à son amie "Vivien était incroyablement professionnelle, impeccablement disciplinée pour Autant en emporte le vent. Elle avait deux grands problèmes travailler de son mieux dans un rôle très difficile et être séparée de Larry, qui était à New York." Inscrivez-vous à la Newsletter de pour recevoir gratuitement les dernières actualités
Posted on Streaming CompletAutant en Emporte le Vent Films VFAutant en Emporte le VentAutant En Emporte Le Vent 1939 Film VF Complet – Streaming avec sous-titres en FrançaisAutant en Emporte le Vent8Notes de film 8/103,327 rösterDate de sortie 1939-12-15Production Metro-Goldwyn-Mayer / Selznick International Pictures / Wiki page en Emporte le VentGenres DrameGuerreRomanceEn Géorgie, en 1861, Scarlett O’Hara est une jeune femme fière et volontaire de la haute société sudiste. Courtisée par tous les bons partis du pays, elle n’a d’yeux que pour Ashley Wilkes malgré ses fiançailles avec sa douce et timide cousine, Melanie Hamilton. Scarlett est pourtant bien décidée à le faire changer d’avis, mais à la réception des Douze Chênes c’est du cynique Rhett Butler qu’elle retient l’attention… Autant en Emporte le Vent Streaming avec sous-titres en FrançaisTitre du film Popularité 233 MinutesSlogan La plus grande romance de tous les temps !Autant en Emporte le Vent streaming complet films vf avec sous-titres en français gratuitement. Regardez un film en ligne ou regardez les meilleures vidéos HD 1080p gratuites sur votre ordinateur de bureau, ordinateur portable, tablette, iPhone, iPad, Mac Pro et plus en Emporte le Vent – Acteurs et actricesAutant en Emporte le Vent Bande annonceStreaming avec sous-titres en FrançaisFilm CompletLes utilisateurs recherchent et regardent également des films après ces questions. Autant en Emporte le Vent Streaming avec sous-titres en Français, voirfilm Autant en Emporte le Vent streaming vostfr vf, Autant en Emporte le Vent film complet streaming vf, Autant en Emporte le Vent film en ligne, Autant en Emporte le Vent streaming complet en francais, regarder Autant en Emporte le Vent film complet streaming, Autant en Emporte le Vent stream complet entier filmDans une catégorie similairePost NavigationNext Post →
Introduction 1 Notre article est fondé sur un chapitre de notre thèse Approche textologique et comparative du c ... 1Dans notre article1, nous étudierons le fonctionnement des contes basques dans les recueils du XXème siècle, dont la plupart sont des livres de vulgarisation et non pas des travaux scientifiques. Nous analyserons plusieurs recueils de contes basques et les transformations que ces contes ont subies par rapport à la version originale. 2A la seconde moitié du XXème siècle, on peut observer partout en Europe, en France et au Pays basque un retour vers les sources, et le folklore commence à nouveau par être apprécié. 3Comment les textes folkloriques basques ont été utilisés ? Quels types de récits folkloriques sont plus répandus dans les livres de vulgarisation », les contes merveilleux ou les autres contes et légendes plus typiques au Pays basque ? 4Bien que dans notre article il s’agisse des recueils contemporains, nous aborderons tout d’abord les problèmes du fonctionnement des textes basques dans les premières éditions. 2 Cf. également Euskal Herriko Kondairak [EHK 1986] et d’autres. 3 Nous entendons par les recueils traditionnels les textes suivants Euskalerriaren Yakintza. Liter ... 5La commercialisation du folklore basque est un processus normal et contemporain qui est caractéristique de beaucoup d’autres pays. Une partie de ce processus consiste à publier des livres sur les sujets folkloriques, qui peuvent s’éloigner de l’original. Dans certains recueils, qui ont très peu en commun avec le folklore basque, il s’agit d’histoires de vie, qui se passent au Pays basque2. Nous ne les analyserons pas dans notre article, puisqu’ils ne sont pas dérivés des recueils traditionnels3. 4 Cf., par exemple, [Cerquand 1876 529–531]. 6Nous pouvons également citer un livre de Souberbieille, un recueil de contes où l’auteur utilise des motifs basques. Ainsi, l’un des contes La jeune Basquaise et le roi [Souberbieille 2005 34–40] est un arrangement littéraire d’un conte traditionnel qui est courant au Pays basque4. Un autre conte Le Diable et le Basque [Souberbieille 2005 59–63] évoque la légende du diable qui n’a pas pu apprendre la langue basque. 7Les premiers folkloristes attachent beaucoup d’importance à la traduction des contes dans une langue romane et à la présentation du texte original en basque. Ainsi, Barbier dit que sans le texte basque, le livre serait un recueil, comme il y en a tant, un peu suspect de fantaisie et toujours très banal » et que la traduction de ces morceaux devait être à peu près littérale » [Barbier 1931 5]. Cependant, malgré le fait que la plupart des premiers recueils aient été bilingues, les recueils postérieurs sont presque toujours monolingues. 8Il faut souligner qu’en ce qui concerne l’histoire textuelle des contes, même le texte des premiers folkloristes n’est pas toujours authentique. De plus, dès le début de la collecte, les chercheurs commencent à romantiser les contes. Ainsi, très peu de temps après la publication de la première édition de Webster, en 1878, Manuel Gorostidi écrit 5 Les histoires de l’ancienne loi. Las leyendas llamadas por los naturales Lege zaharreco istoriyuac »5, son trasmitidas de padres á hijos, desde la época más remota, refiriéndose, en torno del hogar, durante las largas veladas del invierno, cuando, terminadas las faenas del día, se retiran á los solitarios caseríos enclavados en medio de une naturaleza magestuosa é imponente » [Gorostidi 1878 177–178]. 9Pourtant, à l’époque où l’on recueillait les contes basques, la tradition des veillées était en train de disparaître, et tous ou presque tous les contes des collecteurs basques reconnus ont été collectés dans des conditions artificielles. 10Les contes ont normalement de nombreuses variantes, ils évoluent de recueil en recueil. Par exemple, nous pouvons parler d’un conte qui s’appelle Malbrouc paru dans Basque Legends de Webster en anglais [Webster 1877 77–86], d’un autre conte Malbrouk, dans le recueil de Vinson Le folklore du Pays Basque en français [Vinson 1883 80–92], du texte de la nouvelle traduction de Basque Legends en français [Webster 2005 123–134], ainsi que de plusieurs textes en basque et en français dans le manuscrit de Webster [1873 464–479] et de Vinson [1876 77–78]. 11Mais si dans ce cas il s’agit plus ou moins du même texte, il existe des contes qui changent radicalement au cours du temps. Parfois les auteurs mélangent les variantes des contes et en créent une image qui leur paraît plus complète. C’est le cas du conte des deux bossus qui a été pris par Julien Vinson chez Cerquand [Vinson 1883 14–16, Cerquand 1875 236–238], ainsi que d’autres contes. 6 Cf. [CMF 1991 42] où il s’agit de Tartaro de Webster Le Tartaro a été traduit du basque en a ... 12La forme succincte des contes basques qui se caractérise par l’absence des enjolivements est parfois perçue comme un résultat des changements6. Par ailleurs, des traductions successives peuvent aboutir à des variantes qui s’éloignent de l’original. Ainsi, le titre Tabakiera du manuscrit de Webster en basque [Webster 1873 354] devient Tabatière dans le recueil de Vinson en français [Vinson 1883 63], et il est traduit de nouveau comme Tabakontzia. [MLV 1986 112]. Le choix des contes 13Envisageons à présent les questions liées à l’histoire textuelle des recueils. Comment se transformaient les contes basques de recueil en recueil ? Quels sont les contes choisis par les éditeurs contemporains s’agissant de contes authentiques, ces récits qui se transmettent de génération en génération ? Ce sont souvent ceux des recueils classiques que l’on choisit et que l’on modifie. 14Tout d’abord, il convient de mentionner les éditions modernes des recueils classiques où l’on ne mélange pas des contes collectés par les folkloristes différents. 15L’édition récente des contes basques de Cerquand transcrite par Anuntzi Arana [Cerquand 1985, 1986] est l’une des meilleures. L’orthographe est moderne, les mots dialectaux sont traduits en basque unifié dans les notes de bas de page. Le transcripteur y ajoute quelques notes comparatives Arana compare les contes de Cerquand à ceux de Barbier et indique la topographie des lieux. 16Parmi d’autres éditions récentes de contes qui appartiennent à un seul auteur, nous pouvons mentionner celle d’Azkue [Azkue 1968] le texte est publié 17 ans après la mort du savant et contient 62 contes, environ un quart des textes publiés dans le deuxième tome de son travail folklorique [Azkue 1942]. 17Pourtant, mis à part ce genre de recueils, il en existe beaucoup qui présentent une compilation de textes appartenant à plusieurs recueils, très souvent, modifiés. Les textes sont souvent comparés à ceux de Webster, Vinson, Barandiarán. 18Il est possible de considérer les recueils de contes comme une sorte du corpus, car les compilateurs sont souvent obligés de choisir une vingtaine, une trentaine ou plus de contes parmi quelques centaines. Ainsi, ayant choisi 99 textes, l’éditeur d’un recueil explique son choix nous nous sommes efforcés de retenir les variantes les plus typées » [CMF 1991 ii]. Il est intéressant que les auteurs de compilations essayent de créer de nouvelles classifications des contes. 7 …betiko ipuinak, leku guztietakoak, baina eukaraz », horixe da liburu honetan bildi nahi duguna. ... Les principes selon lesquels les auteurs choisissent les contes et les adaptent sont souvent cités les contes de toujours qui viennent de tous les endroits, mais en basque, c’est cela que nous voulons recueillir dans ce livre. En effet, beaucoup de gens seront étonnés, en lisant nos contes, d’y trouver d’autres pays et des histoires d’autres cultures dans la nôtre. Par exemple, c’est le cas du conte basque intitulé La lampe magique en comparaison a l’histoire d’Aladdin ; ou bien le Tartalo, le frère du Ciclope classique chez nous. Dans ce recueil, le lecteur trouvera également quelques contes des frères Grimm […]. En plus, nous avons publié les différentes éditions des mêmes contes, puisque le lien entre les peuples et les cultures et cette abondance est le signal de ce qui s’est passé au Pays Basque » [Etxaniz 2000 7]7. 19Quelques compilateurs éclaircissent leurs raisons comme le fait San Martín 8 Autapenak egitean ez diogu begiratu onenak izateari bakarrik, baizik ontxoenen artean gaiez desb ... En choisissant, nous n’avons pas seulement regardé s’ils sont les meilleurs, mais parmi les meilleurs, sur des sujets différents, et en plus des dialectes différents, de tout le Pays basque » [Azkue 1968 11]8. 20Pourtant, les principes du choix des contes modernes ne sont pas toujours évidents. Les compilateurs qui ne les expliquent pas choisissent plutôt des recueils plus connus, se fondant sur trois ou quatre livres environ. 9 Ce qui ne les empêche pas d’utiliser d’autres sources, nous parlons ici d’une tendance plutôt que ... 21Nous pouvons remarquer que pour beaucoup d’éditeurs, les contes basques restent tout d’abord des contes d’Espagne ou de France, puisque les éditeurs espagnols préfèrent le recueil de Barandiarán et les Français ceux de Barbier et de Cerquand9. Ainsi, Angel Irigarai dit dans son recueil [Irigarai 1957 121] que la plupart de ses contes ont déjà été publiés par José Miguel de Barandiarán. 10 Azkue, Barandiarán, Estonba eta beste euskal-ipuin batzailleai zor dautsegu ipuin-sorta hau ». 22Un autre éditeur de contes, Beobide’tar José Luis, signale sous le titre de son livre Nous devons à Azkue, Barandiarán, Estonba et à d’autres personnes qui ont ressemblé les contes ce recueil des contes »10 [Beobide’tar 1980 1]. L’absence de contes du Pays basque d’Espagne dépend souvent de la tradition française qui situe les contes basques parmi les contes de France. Ainsi Pierre d’Anjou publie son recueil dans la collection Contes de France, ce qui explique aussi le choix des folkloristes dont il utilise les contes. 23En revanche, nous constatons que, même dans les éditions plus récentes qui sont publiées en France, les recueils d’Azkue et de Barandiarán sont plus rarement employés, ce qui peut être expliqué par le fait que leurs versions bilingues étaient basco-espagnoles. 24Dans le recueil des contes populaires basques paru en France [CB 1978], on utilise les contes de Webster, Barbier, Cerquand, Vinson et Francisque Michel. Néanmoins, les recueils modernes se servent des sources espagnoles aussi bien que françaises. Xabier Etxaniz qui habite au Pays basque d’Espagne utilise dans son recueil des textes de Cerquand, Webster et Barbier, ainsi que ceux d’Azkue et Barandiarán. Etxaniz reconnaît certaines modifications dans le texte, tandis que plusieurs éditeurs ne le font pas, et pour une meilleure compréhension les contes du recueil sont traduits en basque unifié. 25Le choix des contes dépend aussi du lecteur du livre. Qui sont les lecteurs potentiels des contes merveilleux basques de la fin du XIXème et du début du XXème siècle et des recueils postérieurs ? Ces textes, sont-ils prédestinés à des adultes ou à des enfants ? Il est connu que dans beaucoup de pays européens, le conte est devenu un genre enfantin par excellence, d’où viennent les changements au niveau de l’auditoire et de la manière de raconter le conte [Vlasova 1994 8]. 26Dans le recueil de Cerquand, par exemple, il ne s’agit point de contes pour les enfants, parce qu’il a été publié dans le bulletin d’une société savante, tandis que les recueils de Barbier et de Webster pouvaient être utilisés pour les enfants, ainsi que pour les folkloristes, contenant des images et des commentaires, ainsi que la version basque. Juan San Martín écrit dans la préface de son recueil que celui-ci est conçu pour les enfants qui ont besoin de contes, mais parmi les recueils modernes, il en existe plusieurs dont les folkloristes et les enfants se servent. Le recueil de Vinson 27Pour beaucoup de recueils modernes de contes basques, surtout ceux qui ont été publiés en France, le livre de Vinson Le folk-lore du Pays basque [1883] est un point de repère. En plus des contes, le livre inclut des chansons, de différents dictons, proverbes, devinettes, etc. Dans son recueil, Vinson indique trois sources des contes ceux que Webster et lui en fait, c’était principalement Webster ont collectés, des textes de Cerquand et un conte d’Araquistain [Vinson 1883 xiv]. 28Dans son livre, Vinson a publié 35 contes dont 16 sont extraits des revues de Cerquand, 16 des cahiers de Webster, un du recueil d’Araquistain et encore deux ont été collectés en 1868 et 1881, probablement par Vinson lui-même le conte collecté en 1881 est l’un des trois contes du manuscrit 720 de Vinson qui n’a pas été copié du manuscrit de Webster, de cette façon nous trouvons pour la première fois sa source basque. 29Pour les contes de Cerquand, Vinson n’indique pas les instituteurs qui les ont collectés, et pour les contes de Webster il ne mentionne que le nom du conteur à la fin de chaque conte. Même en sachant le nom de famille, Vinson ne croit pas toujours nécessaire de le révéler ainsi, il écrit Laurentine X*** dans son livre [Ibid. 79], tandis qu’il sait nous le voyons dans son manuscrit que son nom de famille est Kopena [Vinson 1876 282]. 30Pour Vinson, le point principal dans la traduction est son caractère littéral. Dans la préface du recueil il écrit J’ai traduit en effet, suivant mon habitude, aussi littéralement que possible […]. Je n’ai jamais admis le système qui consiste à habiller d’un français académique et guidé des pensées exprimées dans les langues étrangères » ; Le lecteur sera peut-être aussi choqué de certains passages qui lui paraîtront trop libres. Je n’ai pas cru devoir les supprimer, parce qu’ils sont originaux et qu’ils donnent une idée plus complète de l’esprit basque » [Vinson 1883 xxxiii, xxxiv]. 31Bien que les recueils de Vinson soient des compilations, il traduit les textes basques qui sont les meilleurs. Les textes français qu’il publie paraissent pour la première fois dans cette langue. 32Bizarrement, pour les contes que nous trouvons dans le manuscrit de Webster, Vinson indique toujours l’année, bien que dans le manuscrit de Basque Legends, elle ne soit pas indiquée ni dans le livre, ni même dans le manuscrit de Vinson. Nous sommes amenés à nous demander s’il le fait au hasard les années indiquées sont souvent 1874 ou 1875, ou si c’est Vinson qui a collecté ces contes ou qui participait à leur collecte. Le recueil de Carpenter 33Bien que tous les éditeurs contemporains choisissent des textes classiques pour leurs livres, leurs choix se distinguent dans une grande mesure. Par exemple, dans le livre Tales of Basque Grandmother de Frances Carpenter, on utilise plutôt les contes de Vinson, Webster et Barbier Many [tales] are based on stories and myths recounted by M. Jules [sic !] Vinson in his “Le Folk-Lore du Pays Basque”, by Rev. W. Webster in his treatise on “Basque Legends” and by those found in the pages of the Basque Magazine “Gure Herria”. Several have for their basic source tales written by M. Emmanuel Souberbielle” » [Carpenter 1930 5]. 34Dans le recueil de Carpenter, nous trouvons beaucoup plus de digressions que dans les autres recueils postérieurs. 35Nous citerons le début du conte du sabbat qui commence par la digression suivante When Bidabe was a young man he decided it was a time to find himself a wife to help him tend his goats and his sheep and keep his soup pot fill and boiling. He looked about among the girls in his village, and one by one he passed the all except Kattalin and Iana-mayi. Between these two he found it hard to see, Kattalin was the prettiest girl in the whole countryside ; but Iana-mayi was the best of the bread makers. Kattalin’s eyes were shining and black ; but Iana-mayi was hard-working and good. Kattalin could dance the fandango in a manner to delight the eyes of all beholders ; but Iana-mayi went every Sunday to church and everyone spoke well of after thinking and thinking, Bidabe decided he loved Kattalin best. He loved her bright smile and her soft rosy cheeks, and he liked the gay scarf she wore tired round her head. He would not believe certain old folk of the village who whispered behind their hands that Kattalin was a witch. Be she witch or be she fairy, he determined she was one he would marry. One Saturday evening Bidabe went to pay a visit to the family of his bride-to-be. He had planned as a surprise a pair of fine wooden shoes for his beloved Kattalin. He had cut two pieces of white cherry wood and modeled them to the shape of her dainty foot […] » [Carpenter 1930 25–26]. 36Même si les sources principales sont assez fiables par rapport aux autres les textes de Webster et de Vinson, Carpenter arrange les contes à sa propre façon en plus de changements considérables dans le style, l’adaptatrice donne des prénoms basques et non basques aux personnages alors que ces caractéristiques sont presque toujours absentes dans les textes originaux Bidabe, Cattalin, Iana-mayi, Piarres, Ganiche, Gracianne, Chiko, Gachucha [Carpenter 1930 26, 82, 87, 143, 176, 191], Mayiana [Ibid. 34] au lieu de Sabine [Souberbieille 2005 22] et d’autres. 37Parfois le sujet du conte devient plus adapté aux oreilles des enfants. A titre d’exemple, nous pouvons comparer les deux versions du conte Le pou — celle de Vinson, la traduction du conte de Webster, et celle de Carpenter dans cet épisode, il s’agit de la manière dont la mère du jeune homme vérifie qu’il s’agit d’une fille. La mère ne savait pas que penser et lui dit Moi, je lui demanderai de coucher avec moi, et alors je m’en assurerai. Si c’est une fille, vous vous marierez ; si c’est un homme, je le ferai avec lui ». Cette dame dit donc au prince s’il voudrait coucher avec elle. Le prince lui dit que oui, certainement. Quand le soir est venu, ils vont au lit tous les deux. La dame lui touche les seins et les trouve durs, durs ; elle allume de la lumière pour mieux s’en assurer, et voit que c’est véritablement une fille. Elle va dire à son fils que le prince sera pour lui s’il veut ; que c’est vraiment une fille, et bien charmante et bien faite » [Vinson 1883 75–76]. The next day, however, the Queen tip-tooed into Fifine’s room when she was asleep. She found her dressed in a fine silken gown which she had put on for her afternoon’s rest. Then at last she knew that her son’s dreams were true, and that their guest was indeed a beautiful princess » [Carpenter 1930 157]. 38Carpenter substitue le motif de la lamina en couches par une lamina qui est malade Elles [la sage-femme et une lamina] entrent dans une grande chambre qui était la plus belle de toutes. Là, il y avait une Lamigna sur le point d’accoucher et en mal d’enfant ; tout le tour de la chambre était garni de mignons petites êtres, tous assis et dont aucun ne bougeait jamais. Marguerite fit son office » [Vinson 1883 41]. Through one room, after another, each more splendid than the last, she was led on and on until she finally stepped into a great chamber, the most gorgeous of all. There on a bed in the center of the floor lay a pale beautiful lady who, she soon learned, was the Queen of the Fairies. Many fairy figures were seen in the vast room. They sat on the window sills, on the chairs and the couches, but the moved never a muscle. Without saying a word, they sat their bright eyes on Catiche as she began to care for the sick fairy. She bathed her and rubbed her and then she gave her a drink made of powerful herbs that quickly brought the roses back into her white cheeks. In a short time the fairy Queen sat up on her couch. Her ilness was gone » [Carpenter 1930 241]. 39Les adaptations de Carpenter concernent souvent la fin des contes, par exemple, au cas où il s’agit du châtiment d’un imposteur ou si la fin est trop triste. Ainsi, dans le conte The Dragon with the seven heads on bat le charbonnier au lieu de le brûler [Ibid. 195]. Dans le conte des trois vagues, l’adaptatrice supprime l’explication que les sorcières sont la femme et la fille du capitaine, donc le capitaine, au lieu de mourir de chagrin, se réjouit à cause de tous les poissons que son équipage a attrapés [Ibid. 213]. 40Dans le conte des deux muletiers Carpenter enlève la fin triste. Nous citerons la fin de la traduction du texte de Cerquand faite par Vinson et l’arrangement de Carpenter. Il s’agit de la partie où les sorcières se doutent qu’il y a quelqu’un sous le pont qui aurait pu entendre leurs paroles Elles y vont toutes et trouvent notre muletier, qui ne savait où se cacher. L’une le frappe, et l’autre le pousse. Après l’avoir ainsi ballotté, elles le jettent à l’eau, et là finit notre muletier trompeur. L’autre, au contraire, vécut riche et heureux au milieu de sa famille. Je vivais alors dans une petite maison, près de ce pont, et tous les soirs j’entendais les gémissements du muletier » [Vinson 1883 19]. All the witches trooped down under the bridge, and of course they found hiding there the Dishonest Mule Driver. He started to run away as fast as he could, but the caught him before he had gone more than two paces. This one beat him, and that one kicked him. Between them they finally tore off his clothes and threw him, bruised and beaten into the bramble bushes on the edge of the stream in the ravine. So you see in the end the Dishonest Mule Driver was very well paid for cheating his friend » [Carpenter 1930 233–234]. 41Cependant, malgré les nombreuses digressions, Pierre Lafitte déclare la fidélité de Carpenter au folklore basque Madame Carpentier [sic !] a reproduit fidèlement une trentaine de nos légendes la simplicité du vocabulaire, la bonhomie de la syntaxe, la brève conclusion morale qu’Amatchi épingle sur chaque histoire, l’allure populaire du récit, rendue par quelques gentils américanismes piqués dans une belle prose anglaise […] » [Lafitte 1931 83]. Le recueil d’Anjou 42Pierre d’Anjou se veut conservateur des traîts originaux basques, bien qu’il se permette de nombreux changements en adaptant les contes nous nous sommes refusés à faire œuvre d’adaptateurs, nous avons voulu conserver, autant que faire se peut, cette rudesse, mais aussi cette originalité qui donnera une idée — encore imparfaite — du goût et du génie de ceux qui conçurent cette œuvre, en rapport avec l’auditoire auquel elle était destinée » [Anjou 1946 7]. 43Son recueil contient 22 contes. Dans le recueil d’Anjou, nous retrouvons 13 contes de Vinson sept de Webster, cinq de Cerquand, un d’Araquistain, ainsi que sept contes de Barbier et deux contes traduits de Basque Legends de Webster [Webster 1877]. Nous pouvons constater que, contrairement au recueil de contes basques [CB 1978], les modifications concernent presque toujours les contes de Barbier. 44Le système des notes utilisé par l’auteur nous paraît assez souvent insuffisant. L’auteur indique très rarement les sources de ses contes. Ainsi, d’Anjou crée une version littéraire du conte La nappe, l’âne et le bâton sans mentionner le recueil de Barbier d’où provient ce conte. Le premier conte, Le Pou, est tiré du recueil de Julien Vinson, Le folklore du Pays Basque Vinson lui-même l’a repris des cahiers de Webster. Pourtant, d’Anjou ne mentionne ni l’un, ni l’autre. Malbrouc, La Tabatière, Le Fou et le Tartalo, La Mère et le Fils idiot, Le Triple Serpent, Les Trois Vagues, Les Deux Muletiers proviennent également du livre de Vinson que cite souvent Webster, que d’Anjou ne mentionne pas non plus. 45Plusieurs contes ont été empruntés dans le recueil de Vinson qui a traduit les contes de Cerquand, pourtant d’Anjou n’indique que la note de Vinson Marie Oihenart, soixante-douze ans, de Bustance-Iriberry, Cerquand, 28 », Jean Salaber d’Assurucq — Cerquand 52 » [Ibid. 52, 84]. 46Très peu de contes sont empruntés à Webster il s’agit de textes qui sont absents dans le recueil de Vinson. 11 Par exemple, Et il allait, allait toujours » chez Barbier. 47D’un point de vue stylistique, quelques passages de retardement, typiques des contes merveilleux11, sont enlevés chez d’Anjou. Nous observons également dans le texte original l’emploi de deux temps, le présent et le passé, tandis que le conte d’Anjou emploie seulement le passé, selon l’usage littéraire. Bien que d’Anjou prétende ne pas vouloir faire d’adaptation littéraire, c’est précisément un travail d’adaptateur qu’il accomplit. Nous pouvons comparer le début des deux contes. 48Le conte d’Anjou Au temps où Seigneur Jésus accompagné de Pierre parcourait le pays des Basques, vivait dans une maison d’Ahusquy une vielle femme et ses trois fils. C’étaient de rudes et joyeux souletins aventureux et quelque peu contrebandiers. Un jour l’aîné dit à sa mère — Mère, faites-moi cuire des petits pains, ensuite j’irais de l’autre côté de la montagne faire mère fit ce que son aîné lui demandait. Quand les pains furent dorés à souhait le fils les mit dans la poche et s’en fut par monts et par vaux » [Ibid. 17]. 49Le conte de Barbier En d’autres temps, dans une maison, il y avait trois jour, l’aîné dit à sa mère Mère, faites vite les petits pains, que je m’en aille ensuite faire fortune. »La mère fait les petits pains, et le fils s’en va par monts et pas vaux. » [Barbier 1931 41] 50Nous ne pouvons pas douter qu’il s’agisse de deux variantes du même texte, les coïncidences étant trop remarquables. Il est également évident que le texte original appartient à Jean Barbier puisque la deuxième variante a été publiée plus tard. Les différences entre les deux textes sont dignes d’analyse, car le premier passage du texte que nous citons est deux fois plus long que le deuxième. Les différences entre les deux textes sont les suivantes. 12 Les domonymes sont l’un des traits caractéristiques des Basques. 51Premièrement, les digressions de l’auteur servent à donner une couleur locale basque. On mentionne le nom d’une maison dans une maison » — Barbier vs. dans une maison d’Ahusquy » — d’Anjou12. On indique l’origine des jeunes gens — souletins, et leur caractéristique — quelque peu contrebandiers », ce qui renforce l’image du Basque typique chez le lecteur. Si dans le conte de Barbier il s’agit d’un jeune homme », Pierre d’Anjou parle du Basque ». 52Deuxièmement, il y a dans le conte des digressions qui visent à le rendre plus littéraire le Seigneur Jésus lui donna une nappe » vs. le Seigneur Jésus lui donna une nappe, une belle nappe blanche en fine toile », sur cette nappe, aussitôt, tu auras tout le boire et manger qu’il faudra » vs. aussitôt elle apparaîtra chargée de tout ce dont tu auras besoin pour boire et manger ». 53Si d’Anjou peut donner une explication au sujet des contes, il n’hésite pas à le faire. Ainsi, au lieu d’une courte phrase introduisant la parution du Seigneur Sauvage chez Barbier C’étaient des forêts effrayantes que les forêts de ces temps-là », il donne toute une description de la mythologie qui n’est d’ailleurs pas tout à fait basque Mais, en ces temps-là, les forêts n’étaient pas comme aujourd’hui des lieux calmes et reposants où l’on vient se détendre et oublier les soucis de la vie. Bien au contraire, elles étaient le repaire de monstres, de lutins, de fées, d’animaux fabuleux, qui pouvaient à loisir perpétrer leurs forfaits ou dispenser leurs faveurs, suivant le tempérament de chacun d’eux ». 54La demeure du Seigneur Sauvage devient étrange et magnifique ». Au lieu du banal Ils grimpent donc le long de la caverne » apparaît le texte romantique Désireuse de retrouver le village, des êtres humains et le soleil, la mère consentit à suivre son fils ». 55Pour d’Anjou, les valeurs traditionnelles basques sont également importantes Quelle joie de la pauvre mère » vs. La pauvre mère pleurait, tant son bonheur était grand de revoir sa maison, son petit jardin et l’église où elle venait s’agenouiller si souvent » [Barbier 1931 84–85, Anjou 1946 107–109]. 13 Dans les versions de la même légende de Cerquand et de Webster [Cerquand 1882 259–260, Webster 1 ... 56En adaptant les contes de Barbier, d’Anjou ajoute de petits passages moraux13 Ayant reconnu la sainte chapelle, elle [la servante] se mit à crier Saint-Sauveur, faites-moi grâce, ayez pitié de moi ! »Et à peine eut-elle achevé ces mots, qu’elle descendit à terre tout doucement, délivrée du mauvais esprit… » [Barbier 1931 81] La servante ayant reconnu la chapelle s’écria — Saint-Sauveur, faites-moi grâce ! Ayez pitié de moi !Comme par enchantement, le vent qui l’entraînait dans les airs cessa de souffler, elle descendit à terre tout doucement, et délivrée du mauvais esprit, elle se promit que plus jamais elle ne serait cupide et coquette » [Anjou 1946 126]. 57Dans le conte Le Fou et le Tartaro, d’Anjou omet un passage de Vinson, probablement par hasard — le même mot anneau » est mentionné deux fois La femme dit tout cela au garçon et lui donne les trois anneaux. Notre garçon sauve les trois malheureux en leur disant ce qu’ils avaient à arrive chez son maître et lui donne les trois anneaux un à un. Quand il prit le premier, il s’est mis à danser » [Anjou 1946 45 ; Vinson 1883 55]. 58D’Anjou n’ajoute pas d’épisodes supplémentaires ; tout ce qu’il change c’est la stylistique. Cela ressemble beaucoup aux modifications d’autres traducteurs et peut être expliqué par le fait qu’il est plus difficile de changer le contenu d’un conte que sa forme. A titre d’exemple, nous comparons encore deux extraits du conte de Barbier avec les modifications d’Anjou. 59Et la reine riait !... 60La version de Barbier Dans une misérable chaumière vivaient trois frères. Ils connurent la promesse du roi et se dirent par devers eux-mêmes qu’il leur fallait bien voir si, de quelque façon, ils ne s’arracheraient pas un sourire à la prend donc avec lui un panier de pommes toutes rouges, et le voilà parti. Tandis qu’il chemine ainsi, dans un trou à sorcières, et tombée là-dedans, il voit une vieille femme — une sorcière — qui ne réussissait pas sortir de là. La vieille se met donc à crier, pour lui demander un secours. Mais le jeune homme ne lui accorde pas un regard de plus et passe son chemin » [Barbier 1931 96]. 61La version d’Anjou Dans une misérable chaumière vivaient trois frères. Dès qu’ils eurent connaissance de la promesse du roi, ils se dirent qu’après tout ils pouvaient bien tenter leur chance, et qu’il leur fallait bien voir, si de quelque façon, ils n’arracheraient pas un sourire à la jeune partit le premier. Il emportait avec lui un panier de pommes rouges. Chemin faisant, il rencontra dans un trou à sorcières une vieille femme — une sorcière — qui tombée là, se débattait et criait à qui la était laide comme un démon, et le jeune homme ne lui accorda qu’un regard. Il passa son chemin sans plus s’occuper d’elle et de ses cris ». [Anjou 1946 53] 62Le lac de Biarritz 63La version de Barbier Et ces gens demeurèrent stupéfaits ils voyaient la huche… bondé de pains jusqu’au bord…Ils tombèrent à genoux devant le Seigneur Jésus. Et le Seigneur Jésus, alors, demanda s’ils pouvaient avoir un lit, car ils étaient bien fatigués, tous les deux » [Barbier 1931 59]. 64La version d’Anjou Le gens demeurèrent stupéfaits. Leur surprise fut grande en constatant que la huche était bondée de pain jusqu’au en fut de même au charnier, qui vide l’instant d’avant se trouvait garni de salé. Dans le cellier le vin remplissait le tonneau qui n’avait jamais eu panse plus femme leur prépara à Seigneur Jésus et saint Pierre après s’être restaurés se sentirent Seigneur Jésus demanda — Avez-vous un lit à nous donner ? » [Anjou 1946 127]. 14 Ils sont eux-mêmes moins fiables que ceux de Cerquand et de Webster. 65De pareilles modifications concernent d’autres contes d’Anjou, empruntés à Barbier14, tels que Les lamignas du pont d’Ustalea. Dans le conte Le chandelier de Saint-Sauveur, d’Anjou modifie la version de Barbier, et non celles de Cerquand, plus anciennes [Cerquand 1874 279–280] Quelques jours après, le valet fut de nouveau à la montagne ; il avait, la veille, battu le froment. Tout à coup, à un détour du chemin, se dresse le Seigneur Sauvage. Terrifié, persuadé que c’en est fait de lui cette fois, le valet se gratte la tête… Et voici que, entre ses doigts, se rencontrent trois ou quatre grains de blé, accrochés aux cheveux depuis la veille… Crac, il les porte à la bouche pour rompre le jeûne… et le Seigneur Sauvage disparu pour ne plus reparaître jamais. Mais jamais, non plus, le valet ne s’est aventuré à jeun dans la montagne » [Barbier 1931 78]. A quelque temps de là, le valet de Lahibarria retourna dans la montagne avec son troupeau. La veille il avait battu le blé qu’entre temps il allait à coup, au détour d’un sentier, le Seigneur Sauvage se dressa devant lui !— Cette fois, je te tiens, clama le Seigneur Sauvage. Et terrifié, persuadé qu’en effet c’en était fait de lui, se gratta la voici que ses doigts rencontrèrent quelques grains de blé égarés dans sa chevelure depuis la il les porta à sa bouche pour rompre le Seigneur Sauvage poussa un cri terrible que transmit l’écho de la vallée ; cette fois encore le valet lui échappait et le Seigneur Sauvage disparut pour ne plus jamais reparaître car jamais plus le valet ne s’aventura à jeun dans la montagne » [Anjou 1946 104]. Le recueil de Reicher 15 La légende qui est conservée dans beaucoup de recueils de contes du Pays basque et des territoires ... 66Dans le recueil de Gil Reicher, l’auteur n’indique que le lieu d’enregistrement du conte et ne dit rien des locuteurs et des autres sources des contes. Parfois, Reicher introduit des éléments novateurs qui s’écartent du folklore traditionnel. Ainsi, Tartalo chez Gil Reicher est chrétien. Dans la légende de Tartalo qui enlève une jeune fille et qui a un enfant d’elle15, c’est la jeune fille elle-même qui veut se marier avec Tartalo, séduite par ses richesses [Tartalo ] Personne ne connaît le palais que j’habite. Celle qui y régnera sera la plus riche de la Margareta, la troisième fille d’Uberua, qui était coquette et ambitieuse, s’avança — Je veux bien t’épouser, Tartalo, si M. le Curé y consentent » [Reicher 1947 3]. 67Les dernières paroles de Tartalo Tu es la première femme qui ait bien voulu épouser un Tartalo, tu es la première à posséder ses richesses » [Ibid. 4] nous rappellent plutôt le Prince de La Belle et le Bête. 68Dans les contes de Reicher, les laminas ne sont pas méchants ; ils ont besoin d’homme. Ils ne demandent qu’à l’aider et qu’à l’aimer » [Ibid. 7]. Ayant étudié les autres textes folkloriques parlant des laminas, nous pouvons observer que cette image est trop idéaliste. 69Les contes que Reicher emprunte aux recueils classiques sont modifiés. Pauvres laminak correspond au sujet d’une lamina en couches, qui est présent chez différents éditeurs ; Piarres et le vent du nord trouve ces racines dans La lune d’Azkue [Azkue 1942 408] ; Cattalina et Errege Salomon, une histoire fondée sur la légende du roi Salomon, est dérivée du conte de Cerquand [1875 183–185]. 70En changeant la version plus récente d’un conte de Barbier Le lac de Biarritz [Barbier 1931 58–59], Reicher transforme la légende étiologique du lac de Biarritz en déluge de Noé. 71La version de Barbier Cette nuit là il y eut d’innombrables éclairs, d’innombrables coups de tonnerre ; la pluie vint en trombe, le vent en tourbillon… Le lendemain, emportées par les eaux, toutes les maisons de voisinage avait disparu, et disparu également tous leurs maison qui avait recueilli le Seigneur Jésus et Saint Pierre fut la seule à demeurer debout…S’il vous arrive d’aller jamais du côté de la Négresse, vous la verrez encore là-bas, au bord du grand lac créé par la pluie, durant cette nuit terrible » [Barbier 1931 59]. 72La version de Reicher La méchanceté, l’orgueil, la dureté des hommes ne faisaient que croître. Alors, dieux, pour les punir, envoya le grandes eaux s’abattirent sur la terre, gonflant les torrents, faisant déborder les lacs, les vagues de la mer se soulevèrent et recouvrirent les côtes ; la pluie tomba sans arrêt pendant quarante jours et quarante nuits. Tout disparaissait sous les eaux, les maisons, les champs, les bois, tous les hommes dans un village du Pays basque, autour d’une pauvre maison, un rempart magique empêchait les eaux de tomber. La pluie s’arrêtait à l’orée du pré. Un toit d’eau recouvrait la demeure, mais ne crevait pas. A travers la pluie, les anges bâtissaient un escalier de cristal, sur lequel un jour descendit, resplendissant, Jésus qui venait rappeler sa gens de la maison continuèrent à vivre, les blés du champ à pousser, le fournil à lac se forma au-dessus. Puis, la colombe apporta à Noé le rameau d’olivier et les terres réapparurent. Les collines séchèrent, les arbres repoussèrent, et la vie recommença jusqu’à ce que de nouveaux crimes des hommes viennent encore une fois attirer la colère le lac, tout est en vous pouvez y descendre, si vous trouvez la première marche de l’escalier » [Reicher 1947 83–84]. Le recueil de Thomasset 73Dans le recueil de René Thomasset, plusieurs contes qui se trouvent dans la partie intitulée Contes récents sont tirés du recueil de Jean Barbier La haie de joncs, La reine de la forêt = Une reine dans la forêt chez Barbier, La nappe, l’âne et le bâton. Pourtant, Thomasset ne donne aucune référence bibliographique. Il mentionne seulement que les deux derniers contes ont été traduits par P. Rectoran D’après une traduction de P. Rectoran » [Thomasset 1962 118], mais il ne donne pas la source originale de ces contes. 74Nous pouvons cependant remarquer que les textes dans les deux recueils sont assez différents d’un point de vue stylistique. 75Même les formules folkloriques Il y avait, une fois, un homme et une femme » sont éliminées et remplacées par une narration littéraire. Mais les changements les plus importants consistent à enrichir le vocabulaire du conte, à modifier légèrement sa grammaire et à expliquer les passages qui pourraient être mal compris par le lecteur Le roi mis en défiance » chez Barbier [1931 51] vs. Le roi se méfia de cette nouvelle, car il avait remarqué avant son départ, l’hostilité que sa mère témoignait à sa femme » chez Thomasset [1962 121]. Il s’agit d’une tendance générale de cette époque s’il y a quelques omissions dans les textes originaux des contes, les auteurs des recueils modernes essayent de les compléter. 76Les changements considérables sont plutôt rares. Nous pouvons néanmoins remarquer quelques modifications dans les contes le Seigneur Jésus avait baptisé les deux enfants de la reine, les appelant, l’un le Soleil, et l’autre la Lune » [Barbier 1931 52] vs. Il baptisa ensuite lui-même les nouveau-nés, nommant l’un Chalvat Sauvé et l’autre Pierrech Pierre [Thomasset 1962 123]. Pourquoi fallait-il changer le nom des enfants ? Peut-être, ils étaient trop païens pour un conte basque ? Et le nom de Chalvat est une belle démonstration de l’importance de la foi catholique chez les Basques, tandis que le nom de Pierrech est un nom classique basque. 77Dans le conte La nappe, l’âne et le bâton, René Thomasset insère des éléments de la couleur locale qui n’existaient pas dans le texte original de Barbier Un jour, l’aîné dit à sa mère » [Barbier 1931 46] vs. Un jour, l’aîné dit à l’etcheko-anderea maîtresse de la maison » [Thomasset 1962 127] ; — Aïché 1 [Interjection basque] s’exclama l’homme, tout effaré, quelle aubaine ! » [Ibid. 129]. Sur la nappe merveilleuse apparaissent les plats basques et même bearnais Quelle garbure ! Quelle piperade ! […] Quelle coque au lait ! crème renversée et quel Irouléguy » [Ibid. 128] qui sont absents chez Barbier. 78Dans un autre épisode, il est également possible de noter des changements. Dans le conte original de Barbier, la reine, Marie-Valentine, aperçoit un homme qui s’est enfoncé une épine dans la main et après l’avoir retiré, elle s’aperçut alors que cet homme était son père !... » [Barbier 1931 54]. Dans le conte dérivé », en apprenant que quelqu’un s’est enfoncé une épine dans la main, la reine ne doute pas un instant qu’il s’agit de son père » [Thomasset 1962 126]. 79Peut-être est-ce destiné à rendre le conte encore plus merveilleux. Les recueils de Bidart 80Beaucoup de compilateurs constituent leurs recueils à partir de ceux des premiers folkloristes, sans changer considérablement le texte. C’est le cas du recueil de Pierre Bidart. Le compilateur utilise une nouvelle orthographe Haxko vs. Hachko chez Barbier. Le seul critère selon lequel Pierre Bidart choisit les contes pour son recueil est le critère géographique il s’agit des contes de Basse-Navarre et de Labourd. Les deux livres contiennent beaucoup de photos du Pays basque, ce qui peut être intéressant d’un point de vue culturel. 81Le titre des recueils de Bidart est trompeur. Ainsi, le premier volume de son ouvrage s’appelle Récits & Contes populaires du Pays Basque recueillis par Pierre Bidart en Basse Navarre, et le second Récits & Contes populaires du Pays Basque recueillis par Pierre Bidart dans le Labourd [Bidart 1977a, 1977b], ce qui donne l’impression que c’est Bidart lui-même qui les a collectés sur le terrain. 82L’attribution des contes dans les recueils de Bidart est souvent erronée. Parmi les contes qui, selon Bidart, viennent du Labourd, nous en trouvons plusieurs qui ont été contés par les habitants des autres provinces du Pays basque de France. 83Ainsi, le conte de Cerquand Le pêcheur et ses fils [Cerquand 1882 262–265], que le compilateur place parmi les contes labourdins, a en fait été récité par une personne originaire de Sainte-Engrâce, en Soule. Le conte de Cerquand, L’épouse à la recherche de son mari [Ibid. 275–278], vient d’Arhansus en Basse-Navarre et non pas du Labourd. Le même défaut concerne les contes bas-navarrais contenant beaucoup de contes de Barbier. Mondarrain, où habitent les laminas [Barbier 1931 18], se trouve au Labourd. C’est un souletin qui aurait raconté à Barbier le conte Et la reine riait, placé dans le volume bas-navarrais [Barbier 1931 153]. Pour plusieurs contes de Barbier nous n’avons aucune donnée géographique, par conséquent leur attribution est complètement arbitraire. Le lecteur pourrait comprendre, pourquoi la légende des laminas de Saint-Pée se retrouve dans le volume labourdin, étant donné que Saint-Pée est un village labourdin. Mais la plupart des attributions sont plus difficiles à comprendre. Bien que Bidart écrive dans son tome des contes de la Basse-Navarre L’abbé Jean Barbier […] s’intéresse particulièrement aux contes et légendes de la Basse Navarre dont il est originaire » [Bidart 1977 21], Barbier lui-même n’écrit nulle part qu’il préfère cette province ; au contraire, il cite les trois provinces du Pays basque français le Labourd, la Basse-Navarre et la Soule comme la source de ses contes [Barbier 1931 5]. 84Bidart indique régulièrement les recueils d’où les contes ont été tirés. La plupart d’entre eux viennent des recueils classiques, du recueil d’Ariztia et de la revue Gure Almanaka, mais il y en a trois racontés par U. Aranguiz et D. Xebero, probablement recueillis par Bidart lui-même. Le recueil de Cosem 16 L’édition anglaise de Basque Legends, bien que la traduction française ait été publiée en 2005. 17 Nous n’avons pas pu retrouver cet ouvrage. 85Michel Cosem s’est imprégné » des recueils de Cerquand, Webster16, et Barbier, ainsi que du Dictionnaire illustré de la mythologie basque de José Miguel de Barandiarán [Barandiarán 1993] et de l’ouvrage Quelques éléments pour découvrir la mythologie basque17. La plupart des contes du recueil sont assez courts, certains La jument blanche étant raccourcis par Cosem. 86Pour ajouter une touche de couleur locale dans ses textes, Cosem indique parfois, assez arbitrairement les noms des lieux où se déroule l’action, ou le lieu d’origine du héros, plutôt dans les parties introductives des textes Mahistruba n’avait pas de bateau et il en était désolé. Chaque matin, il allait sur les quais d’Hendaye regarder les vagues d’océan » ; Manex, un pauvre homme de Tardets, ne savait plus combien il avait d’enfants » [Cosem 2008 11, 111]. 87Le recueil de Cosem, ainsi que plusieurs autres, est un exemple typique de la double modification du conte d’abord celle du traducteur et ensuite celle de l’adaptateur. A titre d’exemple, nous citerons le conte La mère jalouse La mère jalouse et la jeune persécutée, où l’un des instituteurs de Cerquand, et très probablement Cerquand lui-même, traduit le texte et où ensuite Cosem le modifie. De cette façon, il s’agit souvent de chaînes de transformations, qui ne sont pas très longues, car les compilateurs reprennent les recueils originaux. 88La version originale basque de Cerquand avec notre traduction 18 Les titres dans les versions française et basque sont différents. La mère jalouse18Baciren ama alhaba batzu biciqui propiac. Nescatoco haren amatchia, çoina baitcen sorguina, juan cen egun batez bere alhabatchiaren ikhustera. Haren amari eguiten dasco laudorioac ceren duen hain alhaba edera. Ama horec galdeguiten deyo heya hura baina ederrago denez, phena luquela hala baliz eta galarastea isseya litekela, sobera berantu gabe. Sorguinac erraiten dio segurqui alhaba bera baino propiago dela, et nahi badu, hura cargatcen dela galarasteaz. Ama horec ez du bertceric galdeguiten eta beraz igortcen du bere alhaba promenatcera araxaldi batez bere amatchirequin » [Cerquand 1882 281]. 19 Amatchi » grand-mère ou marraine. 89Il y avait une mère et une fille très belles. Un jour, la marraine19 de cette fille, qui était sorcière, alla voir sa filleule. Elle fait des compliments à sa mère, parce qu’elle a une si belle fille. Cette mère lui demande si elle [la fille] est plus belle qu’elle, qu’elle serait peinée si cela était et que si cela était, elle essayerait de la faire périr, sans trop tarder. La sorcière lui dit que bien sûr sa fille est plus belle qu’elle, et que si elle [la mère] le veut, elle [la sorcière] se chargera de sa perte. Cette mère ne demande rien d’autre et donc, un soir, elle envoie sa fille se promener avec sa marraine. 90La traduction du recueil de Cerquand La mère jalouse et la jeune persécutéeUne fille était si belle que sa mère en devint jalouse. La marraine de cette beauté va la voir un jour. C’était une sorcière qui ne se plaisait qu’au mal. Elle connaissait bien la jalousie de la mère, en espérant y trouver une occasion de nuire à sa filleule. Pour l’exciter encore, elle se répandit ce jour-là en longs compliments sur les perfections de la jeune fille, jusqu’à ce que la mère, n’y tenant plus, lui dit La vue de ma fille est un supplice pour moi. Si vous m’avez conservé quelque affection, vous m’en débarrasserez. La méchante marraine n’attendit que cette parole. Elle prit sa filleule pour l’accompagner, disait-elle, pendant sa promenade… » [Ibid. 211] 91La deuxième version française est encore plus éloignée de l’originale que la première. 92La version de Cosem Ce jour-là, la sorcière, voyant la mère d’Amélie, ne cessa de lui faire compliments sur sa fille. La mère, excédée, lui dit — Si vous avez quelque affection pour moi, vous m’en méchante sorcière n’attendait que cette parole. Elle demanda à sa filleule de l’accompagner… » [Cosem 2008 95]. 93La traduction en français est mieux organisée et plus cohérente que le texte original. Dans la version de Cosem, apparaît un prénom qui est absent du texte basque, et qui, de plus, n’est pas du tout basque. Le texte adapté garde quelques expressions du texte traduit. La version de Cosem est la plus courte parmi les trois textes. 94Les modifications de Cosem, notamment le raccourcissement des textes trop longs des contes merveilleux, aboutit à la perte de motifs essentiels, tels que le motif du marin épargnant la vie au serpent, qui joue un rôle important dans la thématique. A titre d’exemple nous citerons le texte de Basque Legends et celui de Cosem LIKE many others in the world, there was a master mariner. Having had many losses and misfortunes in his life he no longer made any voyages, but every day went down to the seaside for amusement, and every day he met a large serpent, and every day he said to it God has given thy life to thee ; live then. »This master mariner lived upon what his wife and daughter earned by sewing. One day the serpent said to him Go to such a shipbuilder’s, and order a ship of so many tons burden. Ask the price of it, and then double the price they tell you » [Webster 1879 100]. Mahistruba n’avait pas de bateau et en était désolé. Chaque matin, il allait sur les quais d’Hendaye regarder les vagues de l’océan. Il s’asseyait sur les rochers et avait envie de jour, il rencontra un gros serpent qui parlait.— Tu ne peux pas vivre ainsi, sans gagner le moindre sou, vivant du travail de ta femme et ta fille. Non, tu es un capitaine et un marin. Va voir le constructeur de navires que tu connais, commande-lui un beau bateau et paye-le le double du prix qu’il demandera » [Cosem 2008 11]. Contes Populaires et Légendes du Pays basque 95Ce livre fait partie des recueils de contes traditionnels des régions différentes de France, et c’est la raison pour laquelle l’éditeur n’y utilise pas les contes d’Azkue et de Barandiarán. 96L’attribution de certains contes est erronée. Ainsi, Le râteau qui est attribué à Cerquand, est en fait tiré du livre de Vinson et représente une traduction du conte de Webster, bien que des histoires similaires soient présentes dans le recueil de Cerquand. A la fin du conte, l’éditeur ajoute une remarque absente chez Vinson Cette maison de verre, on pouvait encore la voir, avec le corps de la jeune fille, au temps de la Restauration ». Nous trouvons encore une indication incorrecte dans la table des matières il s’agit d’un conte de W. Webster et J. Vinson » Qu’est-ce que c’est que se marier [Ibid. 361], et en réalité, nous ne trouvons pas ce conte chez Webster. 20 [Anjou 1946] et encore 2 contes de Webster. 97Donc, compte tenu des indications erronées de l’éditeur, la plupart des contes a été tirée du recueil de Barbier 27 et de celui de Vinson 14 contes, dont neuf viennent de Webster, trois de Cerquand, un de Vinson même et un d’Araquistain. Le recueil contient également deux contes de Webster, évidemment, traduits par d’Anjou, qui n’est pas mentionné dans la bibliographie20. Nous trouvons dans le recueil deux contes de Cerquand et un conte de Carlos de Monts. D’autres textes Mœurs, croyances et superstitions n’appartiennent pas au genre de contes. 98La préface de ce recueil écrite par Mme Charles d’Abbadie d’Arrast mérite une attention particulière, car elle décrit une veillée dans la maison basque, tandis que la plupart des contes du livre n’ont pas été collectés pendant des veillées. Dans cette partie, on cite également le conte des mouches de Mendiondo tiré du recueil de Vinson, qui l’a emprunté chez Cerquand, ainsi que des contes de laminas et Basa-Jaun, un conte de la fournée d’Ahurhutze, une parabole de Jésus Christ et Saint-Pierre, un conte de deux bossus et quelques devinettes tirés de la même source [Vinson 1883]. 99Bizarrement, dans une remarque, l’auteur de la préface mentionne que Basa-Jaun est un diminutif d’Antoine, et non pas l’homme de forêt [CB 1978 12–27]. 21 Traduction du manuscrit de Webster. 100Dans les Contes Basques, les contes de Barbier sont mieux présentés, que ceux des autres folkloristes, bien qu’ils soient les moins originaux, ce recueil contient aussi des modifications légères Et il était riche ainsi et pour toujours » [Barbier 1931 50] vs. Et il se trouva riche » [CB 1978 276]. Ce sont plutôt les versions de Barbier que Contes Basques donne presque sans modifications, bien qu’ils soient les plus littérarisés. Ainsi, parmi trois versions du Chandelier de Saint-Sauveur apparaissant chez Cerquand, une version chez Vinson21 et une version chez Barbier, l’éditeur choisit celle de Barbier, bien qu’évidemment elle soit secondaire par rapport à celle de Cerquand. Le texte d’autres folkloristes est reproduit assez fidèlement, mais certains contes sont abrégés. Le conte La trahison punie Le traître puni du recueil de Cerquand, qui a été modifié par le traducteur et l’éditeur, se trouve changé encore une fois. Bi muthil gazté chortian eroriac phartitu ciren soldado elgarrequi eta gorphuts bererat » [Cerquand 1882 260]. 22 Cf. le texte basque [Ibid. 260]. S’il y a jamais eu deux amis inséparables, c’étaient Goyenetche et Etchegoyen, nés le même jour dans deux maisons voisins d’aspects également misérable. Leur amitié datait du moment où ils eurent la liberté de se rouler dans la poussière, sur la porte du logis paternel. Dès lors on les vit user leur culottes sur les mêmes bancs à l’école et au catéchisme, mener leurs chèvres le long des mêmes haies et grandir jusqu’au moment où ils furent appelés par la conscription. Ils eurent la même chance de tirer un mauvais numéro et allèrent ensemble rejoindre le régiment » [CB 1978 45, Cerquand 1882 148]22. Hurbildu cen erregueren palaciouri, eta nola aitcinachegui beyçouen, hartu çuan galdeguiten ceelaric eya nor cen eta han cer hari cen ? Eman ceen arrapostia nola yaquin çuen erregueren alhaba eri cela ; medicu cela eta haren sendorastera heldu cela. Berri horren entcutiarequi erreguec berehala sar eraci cuen medicu berri hura eta yuan eraci eriaren aintcinera » [Cerquand 1882 261]. à la fin il arriva au palais du roi. Il allait entrer sans façon dans la cour lorsque les gardes l’arrêtèrent en lui demandant qui il était et ce qu’il venait faire. Je suis le docteur Goyenetche. J’ai entendu dire que la fille du roi est malade et je viens la guérir. »Les gardes allèrent avertit le roi d’Italie qu’il y avait un médecin à la porte du palais, qui venait pour guérir la princesse. Le roi fit entrer le médecin chez lui et le conduisit dans la chambre de la malade. Puis il [Celui-ci dit] à Goyenetche Docteur, si vous parvenez à guérir ma fille, je vous donnerais autant d’argent que vous voulez et je ferai de vous mon gendre. » [CB 1978 48, Cerquand 1882 151]. 101L’éditeur raccourcit également un texte de Vinson qui d’habitude est reproduit fidèlement 102Le recueil original de Vinson Quand le père arrive, ce monsieur lui dit s’il veut lui donner sa fille pour femme. Le père lui répond s’il est venu là pour se moquer d’eux et si pour cela qu’il le fait arriver après avoir quitté son travail. Ce monsieur lui dit qu’il ne s’agit aucunement de moquerie, et que s’il veut lui donner sa fille pour femme, il lui donnera dans le pays une maison pour lui et tout ce dont il aura besoin pour manger et boire. Quand ce père eut entendu cela, il lui dit Oui, bien volontiers je vous donnerai ma fille », car il voyait qu’il avait besoin de bien passer le reste de sa vie, étant bien fatigué de vivre dans ces bois, et qu’il avait assez de peine à se sortir d’affaire. Son œil s’était même rajeuni, et il était devenu tout joyeux de voir que la fortune de sa fille était faite et que lui-même allait être bien. Le père et la fille sont donc vite d’accord avec ce monsieur. Il leur donne une grande bource pleine d’or, leur disant d’attendre jusqu’à ce qu’il envoie d’autres nouvelles, et qu’il leur enverrait une voiture pour les chercher ; cette fille devait aussi s’acheter les vêtements nécessaires et prendre une fille de chambre pour arranger bien. Ces ordres donnés, le monsieur s’en revient à la maison, laissant le père et la fille fort contents » [Vinson 1883 99]. 103Le recueil ultérieur Quand le père arrive, il lui demande sa fille pour femme qu’il lui donnera une maison pour lui et tout ce dont il aura besoin pour manger et boire. Quand le père eut entendu cela, il lui dit Oui, bien volontiers je vous donne ma fille. » Le père et la fille sont donc vite d’accord avec ce prétendant qui leur donne une grande bource pleine d’or, leur disant d’attendre jusqu’à ce qu’il leur envoie une voiture pour les chercher. Cela dit, il revient chez lui, laissant le père et la fille fort contents » [CB 1978 152]. 104Dans le recueil, sauf les textes qui sont raccourcis, l’éditeur ajoute quelques modifications il part, disant à son père et à sa mère qu’il va visiter les environs, et emportant avec lui beaucoup d’argent » [Vinson 1883 98] vs. part, disant à son père et à sa mère qu’il va visiter les environs, et il emporte avec lui beaucoup d’argent afin de mieux plaire » [CB 1978 151]. Certaines corrections ne sont pas liées au sens, mais à la syntaxe du texte Malbrouc alla à la maison. Sa femme était une sorcière. Ils avaient trois filles. Le petit Malbrouc grandit beaucoup » [Vinson 1883 80] vs. Là, où il se trouvait, chez les sorciers qui avaient déjà trois filles, le petit Malbrouc grandit beaucoup » [CB 1978 74]. Dans le contes Les deux muletiers, l’éditeur des Contes Basques ajoute un mot tous les soirs j’entendais les gémissements du muletier fantôme » [Ibid. 354]. 23 Même note que pour le conte précédent » [Ibid. 73]. 24 De plus, le conte de Vinson [1883 98–102], comme nous l’avons déjà vu, est considérablement racc ... 105Bien que la plupart des folkloristes modernes croient nécessaire de transcrire et d’éditer les textes le plus fidèlement possible, il en existe certains qui croient indispensable d’adapter le texte. Nous attestons cette attitude moderne par rapport au texte dans le conte La jument blanche Ce conte est reproduit ici tel qu’il était dit en 1875 par un conteur de Saint-Jean-de-Luz. On pourra cependant reprocher au transcripteur de ne pas avoir nettoyé » un peu mieux ce texte, sans doute par souci d’en garder le pittoresque » [Ibid. 63]. La même remarque concerne le conte Malbrouk23, où l’éditeur ajoute plusieurs corrections. Ainsi, le processus de nettoyage » des contes est considéré comme normal, voire nécessaire. En parlant du conte La mère et le fils idiot et Qu’est-ce que c’est que se marier [Ibid. 145, 151], l’éditeur remarque Conte transcrit tel qu’il a été dit par le conteur », comme une sorte d’excuse, ce qui reflète son avis négatif24. D’autres recueils de contes basques et les contes basques dans d’autres recueils 106Les auteurs de plusieurs recueils utilisent les textes folkloriques comme matériaux didactiques. Ainsi, dans le livre de Beobide, le style du conte de Barandiarán Errana ta amagiarraba La belle-fille et la belle-mère’ est complètement modifié. Nous pouvons noter les différences au niveau phonétique Errena ta amagiñarreba dans le titre de Beobide. Les calques espagnols sont corrigées bajatu zan errekara » vs. jaitsi zan errekara » elle descendit au ruisseau’, iru golpiek emon » vs. iru kosk-kosk emon » frapper trois coups’, palazio eder bat » vs. jauregi eder bat » un beau palais’, iru kazadore » vs. iru eiztari » trois chasseurs’, kriaduak » vs. morroiak » les domestiques’, eutzi trapue eskuek sikaketako » vs. artu eskuak legortzeko zapia » prends la serviette pour essuyer les mains’. Les changements au niveau grammatical concernent la déclinaison biscayenne alaba biyekin » vs. alaba biakaz » avec les deux filles’, ce qui rend le texte plus cohérent, mais moins authentique. 107Comme bien souvent dans les œuvres de vulgarisation, on ajoute les détails qui manquent à l’avis du compilateur du livre gero umeak ure eskatu eutzan amari ama, ure gure dut nik, ama » ensuite les enfants ont demandé de l’eau à leur mère mère, je veux de l’eau, mère’ vs. Basoan umeak egarritu, eta eske hasi ziran Ura, ama, ura. Ura nai dot, ama… » Dans la forêt l’enfant a eu soif et ils ont commencé à demander De l’eau, mère, de l’eau. Je veux de l’eau, mère’ ; kriaduak kendu eutzesan esku biek erranari » les domestiques ont coupé les deux mains à la belle-fille’ vs. morroia’k, errukituta, beso biak bakarrik kendu eutzozan amari » les domestiques, pris de pitié, n’ont coupé que les deux mains à la mère’ [Barandiarán et al. 1962 16–17 ; Beobide’tar 1980 84]. 108La même finalité didactique est soulignée dans le recueil d’Angel Irigarai qui utilise les contes de Barandiarán et Azkue La finalidad que persigue la Academia de la lengua vasca al editar este libro es doble. Presentar por un lado Cuentos y Leyendas […] en lenguaje vivo y natural para solaz de los lectores vascos, niños y mayores ; y que sirva también para los escolares de esta idioma, gracias a la versión castellana y a las notas aclaratorias que van acompañados » [Irigarai 1957 121]. 109L’éditeur évite d’être trop littéraire et renonce à utiliser une transcription phonétique fidèle qui prendrait en compte toutes les particularités des parlers locaux. Angel Irigarai ne change pas le texte espagnol de Barandiarán. 110En ce qui concerne le texte basque, presque tous les changements sont d’ordre phonétique. Si Barandiarán a publié un texte très proche de la transcription phonétique, cette dernière est remplacée dans le recueil d’Irigarai par une notation orthographique bê » => bere » son’, ementzôn » => omen zuan » il avait paraît-il’, oiakôn » => oerakoan » en se couchant’, ei’zak » => egin zak » fais-le’, beiz ê » => berriz ere » de nouveau’. L’éditeur ne change jamais le lexique des contes, en revanche, au niveau syntaxique, il modifie légèrement l’ordre des mots eta motille oso alai bê etxea jûn ementzan » => eta mutilla joan zan oso alai bere etxera » et il paraît que le jeune homme s’en alla chez lui très joyeux’ [Ibid.]. 111En analysant les recueils modernes, il faut également mentionner un livre publié parC. Clavería Arza qui ne décrit pas toute la richesse du folklore basque. Il cite quelques contes et légendes et les analyse, y compris les personnages, ne donnant les sources des contes que très rarement. Certains contes ont des similitudes avec ceux des recueils classiques, mais le compilateur n’indique pas quelles variantes ont été utilisées [Clavería Arza 1958]. 112Dans les recueils modernes, nous pouvons remarquer des problèmes de traduction. Ainsi dans un conte, le traducteur traduit l’expression belle fille » par un terme de parenté Une veille de la St-Jean, à l’aube, une belle fille entra chez la maîtresse de la maison Gorritépé. Bonjour, Marguerite… » vs. Al término de una noche de San Juan, Margarita, la nuera de la señora de la casa Gorritepe, regresaba a la hora en que el sol está a punto de salir » [Cerquand 1875 214, MLV 1986 49]. 113Le plus souvent, dans la plupart des éditions de vulgarisation le pourcentage des contes merveilleux est très faible. Cela concerne surtout les éditions peu volumineuses. Nous pouvons supposer que pour les éditeurs les contes merveilleux semblent les moins authentiques, tels ceux que l’on peut en trouver dans n’importe quel livre de contes. Ainsi, dans le recueil de René Thomasset [Thomasset 1962], il n’y a qu’un seul conte merveilleux. Pour lui, les contes les plus typiques du Pays basque sont les récits de corsaires, de joueurs de pelote et de contrebandiers. Dans le recueil de Gil Reicher [Reicher 1947] on peut également trouver quelques récits de personnages historiques Dechepare, Iparagirre, mais les contes merveilleux sont absents. Nous voyons bien que les éditeurs de contes choisissent soit beaucoup de contes merveilleux, soit des récits parmi lesquels aucun ne relève du genre. 114Aujourd’hui nous pouvons trouver plusieurs recueils de contes basques sur internet. Ainsi, les contes de Webster sont présentés en anglais le site correspond à [Webster 1879]. 115Les mêmes contes, en basque, de Webster se trouvent sur le portail Klasikoen Gordailua correspondant à [Webster 1993]. Le recueil de Jean Barbier [1929] également ainsi que le recueil d’Errose Bustintza, Euskalerriko ipuñak 1950–1952 117Les contes collectés par Cerquand sont accessibles sur le portail gallica dans la version fac-similé du Bulletin. 118Plusieurs contes basques traduits en russe et adaptés à partir de la version française avec de nombreuses modifications se trouvent sur un portail des contes du monde 119Parfois les contes basques sont utilisés dans des recueils parmi d’autres contes de France. Ainsi, dans l’anthologie des contes de France, où Dévigne inclut les contes de Picardie, Angoumois, Basse Bretagne, Champagne, Corse, Lorraine, Touraine, Pays basque, etc. et qu’il appelle un livre où les Français de toutes nos provinces retrouvent assemblés en un monument expressif, les vieux récits et les traditions populaires de leur pays » [Dévigne 1950 13], l’éditeur ajoute un conte basque. Parmi les nombreux textes basques, il choisit seulement le conte Les trois vagues du recueil de Vinson Le folklore du Pays Basque [Vinson 1883], qui est lui-même une réédition d’un texte d’Araquistain [1866]. Il abrège et modifie considérablement le texte. Ainsi, dans la variante ultérieure de la légende des trois vagues, manque l’épisode qui explique que les sorcières sont la femme et la fille du capitaine. 120Michel Cosem, pour son recueil Contes traditionnels des Pyrénées [Cosem 1991], ne choisit que deux contes venant du Pays basque La trahison punie de Cerquand et Les sept voleurs de Barbier, versions du recueil [CB 1978]. 121Les seuls recueils que choisit l’éditeur d’un autre livre, Contes merveilleux des pays de France [CMF 1991], parmi les recueils classiques des contes basques, sont l’édition anglaise des contes de Webster, dont il traduit The Grateful Tartaro et Heren-Suge [Webster 1879 22–32], et l’édition de Barbier L’agneau noir, une traduction du conte Et la reine riait ! [Barbier 1931 96–99], les types courants en Europe. Conclusion 122Pour conclure, nous pouvons dire que dans les œuvres de vulgarisation utilisant les contes basques, la structure du conte n’est jamais altérée, aussi bizarre et confuse soit-elle c’est le cas des contes composés, comme Malbrouk, Le pêcheur et ses fils [Webster 1873 465–479, Cerquand 1882 262–265]. En revanche, on essaie de basquiser » le conte au niveau phonétique et syntaxique on corrige les calques, aussi bien qu’au niveau stylistique. 25 [Webster 2005, Cerquand 2006, Catálogo 2007] et d’autres. 123Au début du XXIème siècle on commence à rééditer les textes classiques de contes basques25. Nous pouvons supposer que maintenant que les contes basques faisant partie du manuscrit de Webster de Basque legends sont traduits en français, et que plusieurs contes de Cerquand le sont en espagnol, ces textes seront utilisés par des compilateurs pour créer de nouveaux recueils de contes basques.
autant en emporte le vent streaming français